- ANALYSE DE L'ÉPILOGUE DE L'ÉTRANGER
- Albert CAMUS
BIOGRAPHIE
Albert Camus naît à Mondovi (Algérie) le 7 Novembre 1913. Il est le second enfant de Lucien Camus, ouvrier agricole et de Catherine Sintes, une jeune servante d'origine espagnole qui ne sait pas écrire et qui s'exprime difficilement. Le jeune Albert ne connaîtra pas son père. Sa mère s'installe alors dans un des quartiers pauvres d'Alger, Belcourt. Grâce à l'aide de l'un de ses instituteurs, M. Germain, Albert Camus obtient une bourse et peut ainsi poursuivre ses études au lycée Bugeaud d'Alger. Il y découvre à la fois les joies du football et de la philosophie, grâce à son professeur Jean Grenier.
Il obtient son bac en 1932 et commence des études de philosophie. Cette année-là il publie ses premiers articles dans une revue étudiante. Il épouse en 1934, Simone Hié. Résistant pendant la Seconde Guerre Mondiale, et il devient rédacteur en chef du journal "Combat". "L'Étranger (roman) et "Le mythe de Sisyphie" (essai) paraissent en 1942. Dans ces oeuvres il développe une conception philosophique de l'absurde et de ses conséquences: la révolte, la liberté, la passion.
Albert Camus obtient le prix Nobel en octobre 1957 pour l'ensemble d'une œuvre qui met en lumière, avec un sérieux pénétrant les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes". Il a alors 44 ans et est le neuvième français à l'obtenir. 3 ans après, le 4 janvier 1960, il se tue dans un accident de voiture.
- Extrait de L'ÉTRANGER
Passages de l’Etranger de Camus
Texte 1 : Extrait du chapitre 1 (1ère partie) “Incipit” : une nouvelle approche du récit et de ses codes.
Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile: «Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.» Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier. L'asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d'Alger. Je prendrai l'autobus à deux heures et j'arriverai dans l'après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J'ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n'avait pas l'air content. Je lui ai même dit : "Ce n'est pas de ma faute." II n'a pas répondu. J'ai pensé alors que je n'aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n'avais pas à m'excuser. C'était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c'est un peu comme si maman n'était pas morte. Après l'enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle.
J'ai pris l'autobus à deux heures. II faisait très chaud. J'ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d'habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m'a dit: "On n'a qu'une mère". Quand je suis parti, ils m'ont accompagné à la porte. J'étais un peu étourdi parce qu'il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. J'ai couru pour ne pas manquer le départ. Cette hâte, cette course, c'est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l'odeur d'essence, à la réverbération de la route et du ciel, que je me suis assoupi. J'ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j'étais tassé contre un militaire qui m'a souri et qui m'a demandé si je venais de loin. J'ai dit "oui" pour n'avoir plus à parler.
Commentaire
- Extrait de L'ÉTRANGER / ACTIVITÉ INTERACTIVE
- L'ADAPTATION AU CINÉMA
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Film de 1967 de Luchino VISCONTI avec Marcelo Mastroianni
ACTIVITÉ : Regardez cet extrait de film adapté de l'Étranger d'Albert CAMUS et doublez les scènes en français
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